Copa America - Le Brésil tient son rang

Le Brésil et l'Uruguay, critiqués depuis le début de l'épreuve pour leur manque d'inspiration offensive et la pauvreté de leur jeu, ont fait taire leurs détracteurs à l'occasion des quarts de finale de la Copa America. Comme lors des phases de poule, la Seleção a facilement disposé du Chili (6-1) grâce notamment à un doublé de l'inévitable Robinho. Les Ciel et blanc ont, de leur côté, éliminé le pays organisateur, le Venezuela (4-1).

Il n'y a pas eu de suspens. Si le Chili était parvenu à tenir la comparaison avec le Brésil (3-0) durant presque une mi-temps lors des phases de poule, il est, cette fois, totalement passé à côté de son sujet. Menée 3 à 0 au bout d'une demi-heure de jeu après des buts signés Juan (17e), Julio Baptista (23e) et Robinho (28e), la sélection chilienne n'est jamais vraiment rentrée dans son match. Il faut dire que le Brésil, dont la Robinho-dépendance avait largement été décriée par la presse nationale, a su se montrer audacieux et réaliste. Si Robinho, meilleur buteur de cette 42e Copa America, a une nouvelle fois marqué de son empreinte cette rencontre en inscrivant successivement son cinquième puis son sixième but depuis le début de la compétition, il n'est désormais plus le seul à pouvoir inquiéter les défenses adverses. Juan, le futur défenseur de l'AS Roma, Julio Baptista, le Gunner, ont démontré en première période que le danger pouvait venir de partout. Et s'il restait encore quelques sceptiques, Josué (69e) puis Vágner Love (85) en toute fin de rencontre, se chargèrent de dissiper les doutes. Le Brésil, qui tient enfin son match référence, retrouvera l'Uruguay en demi-finale, avec la ferme intention de soulever, comme en 2004, le précieux trophée.

L'Uruguay comme en 2004

Comme le Brésil, l'Uruguay a retrouvé une certaine consistance dans son jeu à l'occasion de ces quarts de finale. Battus à la surprise générale par le Perou (3-0) lors de la première journée des phases de poule, les Ciel et blanc ont rappelé face au Venezuela (4-1) que leur statut d'outsider derrière l'Argentine, n'était pas immérité. Grâce notamment à un doublé de Diego Forlan (39e, 90e+2), sans doute libéré par l'officialisation de son départ à l'Atletico Madrid, les protégés d'Oscar Washington Tabarez se sont ouverts, comme en 2004, les portes des demies. Si la prestation livrée par les deux équipes trois jours auparavant avait été qualifiée d'indigeste, les deux formations se contentant d'un triste 0 à 0, celle-ci a laissé place à un formidable spectacle devant près de 42 000 spectateurs qui ont longtemps cru à l'exploit des «vinotinto». Il faut dire qu'à la mi-temps, les deux équipes étaient encore au coude à coude. Arango (41e) ayant répondu sur coup franc à l'ouverture du score de Forlan (39e). Mais l'inexpérience des hommes de Richard Paez allait se faire sentir en seconde période. Pablo Garcia (65e), puis Cristian Rodriguez (87e), le milieu gauche du Paris-SG, profitaient tour à tour de la passivité de la défense vénézuélienne pour aggraver le score. C'est finalement Forlan, encore lui, qui scellerait le score dans les arrêts de jeu (90e+2). Le Venezuela, qui n'avait plus remporté le moindre match en Copa America depuis 1967, n'a pas à rougir de sa prestation d'ensemble. «L'Uruguay était tout simplement plus forte», résumera après la rencontre Richard Paez, le sélectionneur vénézuélien. «Mais nous, nous avons fait quelque chose d'historique». - E. T