Retraite - Martini :«Passer à autre chose»

Après 17 ans de carrière au plus haut niveau, agrémentée de deux titres de champion du monde (1995, 2001) et de deux Coupes d'Europe (OM-Vitrolles en 1993, Montpellier en 2003), Bruno Martini a décidé de mettre un terme à sa carrière. A 37 ans, l'ancien gardien de l'équipe de France tire sa révérence... et pense déjà à sa reconversion.




«Bruno Martini, vous avez annoncé lundi la fin de votre carrière. Qu'est ce qui a motivé votre décision ?

L'âge ! Non, je plaisante. On a failli se mettre d'accord avec Montpellier, mais ça ne s'est pas fait. Et je n'avais pas envie de repartir sur des projets qui n'étaient pas à long terme. Je ne me sentais pas à 100 ou 150 %.


Pourquoi les négociations avec Montpellier ont-elles échoué ?

La situation était compliquée. Ils n'ont pas réussi à lâcher leur gardien tunisien. Au total, il y aurait eu quatre gardiens dans l'effectif... Et puis, même si on en a très peu discuté, nous ne nous sommes pas entendus sur le contrat. J'avais donc besoin de passer à autre chose.


Vous avez vécu une très riche carrière. Quels en ont été les moments les plus forts ?

Il y en a quelques uns. Le premier reste la Coupe des Coupes avec OM-Vitrolles, en 1993. Nous avions gagné quelques jours après la victoire de l'OM en Ligue des Champions. Notre président était Jean-Claude Tapie, le frère de Bernard Tapie. La finale retour avait lieu au Palais des sports de Marseille, le lendemain de la victoire de l'OM contre le PSG (3-1). A ce moment-là, il y avait un véritable engouement autour du sport à Marseille. Et pour moi qui suis de la région... Le titre de Champion du Monde 2001, obtenu avec l'équipe de France à la maison, est un autre moment fort. On avait joué à Bercy et il y avait une vraie pression. J'ai pu le partager avec ma famille, ce qui n'était pas le cas avec celui de 1995, où il y avait moins d'engouement. Nous jouions en Islande et je n'ai pas vraiment réalisé ce qui se passait sur le moment.


Et la victoire en Ligue des Champions avec Montpellier ?

C'est forcément une joie. Mais l'intensité n'était pas la même. En finale retour, je n'ai quasiment pas joué, et Thierry Omeyer a été très bon. C'était une autre période. J'avais du mal à être pleinement euphorique.


Quels sont vos projets désormais ?

J'aimerais intervenir en entreprise, comme le font certains sportifs, pour parler de ce que je maîtrise le mieux. Je pense qu'il y a une vraie demande dans le monde de l'entreprise, demande qui n'existait pas il y a dix ou quinze ans. Les passerelles sont intéressantes. Je vais également essayer de m'occuper de la reconversion des sportifs en fin de carrière. Beaucoup d'entre eux ne savent pas pour quoi ils sont faits. Ils méritent qu'on les accompagnent et ils ont également beaucoup à apporter.


Vous allez vous éloigner du terrain. N'avez vous pas envie d'entraîner ?

Je n'ai pas du tout la fibre pour être entraîneur. En réalité, ça ne m'a jamais motivé et j'ai mis ça de côté tout de suite. En revanche, j'aimerais beaucoup diriger. C'est dans ce but que je suis une formation au Centre de droit et d'économie du sport de Limoges.


Avez-vous prévu un jubilé ?

Non, je n'y ai même pas pensé ! Je ne suis pas trop à l'aise dans ce genre de matchs. Dans la compétition, je savais ou j'allais. Mais je suis beaucoup moins à l'aise dans le côté festif du sport.»