Foot - L1 - Lyon - Coupet : «Être plus modeste»

A peine sa prolongation de contrat jusqu'en 2010 savourée, le gardien de l'OL a remis le bleu de chauffe pour une nouvelle saison, sa 11e sous les couleurs lyonnaises. Comme le veut la tradition, cela commence par un stage à Tignes. La saison dernière, les départs, les ambitions et la Ligue des champions, qu'il faudra aborder plus « profil bas ». Coupet passe en revue tous les sujets sensibles. Dehors, pendant ce temps, la neige bat son plein et continue de recouvrir la station savoyarde.

«Grégory Coupet, ce stage démarre sous les meilleurs auspices avec ce grand soleil !

C'est vrai que pour le moment on est gâtés ! Mais bon, on a nos petites habitudes ici. On souffre dans des conditions un peu plus difficiles. Les tours du lac à 7h30 et à 10 heures sont plus durs à digérer. Ça nous renforce. On est capables de se faire mal. C'est ici que démarrent beaucoup de choses, dans la préparation physique mais aussi dans l'union du groupe. Il faut que des affinités ressortent. C'est là où on découvre la force de chacun. Tignes, c'est une recette qui fonctionne. C'est pour ça qu'on revient. Il y a tout pour lancer une saison ici.

Les départs ou quasi-départs de Malouda, Tiago et Abidal ne vous inquiètent pas ?

Ce sont de supers joueurs dans l'exemplarité qui s'en vont ou sont en passe de nous quitter. Et puis Malouda-Abidal, c'est la meilleure paire de gauchers du monde. C'est une inquiétude, mais elle est constante à chaque début de saison. Ça fait 11 ans que je suis à Lyon, on a l'habitude de se poser beaucoup de questions après les départs. Ça se dissipe ensuite rapidement.

Le brassard de capitaine vous intéresse-t-il ?

Non, je n'ai pas besoin du brassard pour être ce que je suis. Le brassard, il est au bras de « Juni », donc on n'a pas besoin d'en chercher un autre. On a plus besoin d'un vice-capitaine et le coach est en train de jauger les troupes dans cette optique. Ce n'est pas à moi à désigner qui que ce soit.

Les débuts de saison, le stage à Tignes, c'est un peu la routine pour vous. La motivation est-elle intacte chez vous ?

Oui, parce qu'en même temps, il y a l'arrivée d'un nouveau staff. J'ai envie de séduire et de montrer qu'on a toujours la même gnaque. J'ai pas mal discuté avec M. Perrin, j'ai l'impression qu'il compte sur moi pour l'aider, lui, et l'ensemble du groupe. Je me sens donc investi d'une mission, celle de servir de tampon entre le staff et les joueurs ou d'intégrer les nouveaux.

Quelles sont vos ambitions cette saison ?

Personnellement, c'est remporter de nouveau le titre de meilleur gardien du championnat et aller chercher un 7e titre de champion de suite. Et puis rendre la confiance que le président et le coach sont en train de m'accorder. Alain Perrin a parlé de meilleur parcours dans les Coupes également. Je rejoins totalement son discours. Il a gagné la Coupe de France, il a peut-être la recette pour le faire avec nous. Si ce coach peut m'apporter cette ambition-là et cette réussite-là, je suis partant. On va apprendre à ses côtés et s'il peut nous emmener jusqu'au Stade de France, ce serait magnifique.

Et la Ligue des champions ?

Ça reste évidemment un objectif, mais je ne sais pas si on peut parler d'ambition de victoire finale. Ça me paraît difficile. On est passés très près quand on a été éliminés par le PSV Eindhoven et Milan. On avait vraiment les moyens d'aller au bout. Cette saison, on est moins prétendants, davantage en reconstruction. La désillusion de l'an dernier - l'élimination par la Roma après une première partie canon - a tellement été grande que cette fois il faudra faire profil bas, être plus modeste. On perd des joueurs internationaux, d'expérience. Mais en même temps, on peut se baser sur l'enthousiasme de nouveaux joueurs, d'un nouveau staff. Essayer de franchir le cap des quarts de finale peut être un défi pour ce groupe. Dire qu'on va la jouer pour la gagner, ça me semble un peu prétentieux.

La leçon d'une première partie de saison incroyable suivie d'une deuxième partie décevante a été retenue ?

Comme on dit, un homme averti en vaut deux. Si on ne remet pas un coup de collier en mars, on n'est peut-être pas champion et là, la désillusion aurait été encore plus terrible. On annonce encore un Lyon champion facilement, mais rien n'est acquis. L'an dernier, je n'ai pas eu l'impression d'écraser tout le monde. Il y aura encore une grosse attente de l'OL, tous les adversaires n'ont qu'un objectif, c'est créer l'exploit contre le champion. Une équipe comme Toulouse sera encore là, même si elle devra peut-être gérer la Ligue des champions. Marseille, en dépit du départ de Ribéry, misera sur sa dynamique. Et puis, il faudra aussi compter sur Lens, Bordeaux et peut-être le retour de Monaco.»

Recueilli par Sylvain Lartaud, à Tignes