CM - Ibanez et la préparation physique

La préparation physique sera une phase essentielle dans la conquête du titre mondial, et Raphaël Ibanez, qui attaque sa troisième Coupe du monde, le sait mieux que quiconque. Le capitaine des Bleus estime que ses hommes doivent être prêts à se faire mal dans les semaines qui viennent afin d'être au top dès le début de la compétition, le 7 septembre. C'est aussi un moyen de souder encore plus un groupe qui se connaît déjà très bien.

La cohésion de l'équipe

«Le gros avantage de cette équipe, de ce groupe défini le 14 juin, c'est que les joueurs se connaissent très bien, ils ont appris à jouer ensemble et à se connaître depuis trois-quatre ans, donc on a pas trop perdu de temps sur les présentations, et on est rentrés très vite dans le vif du sujet, à savoir une préparation physique intense. Pour l'instant, le groupe répond très bien à la charge de travail, donc c'est plutôt encourageant. Les joueurs sont solidaires et se connaissant très bien, donc ça va aller plus vite. Après dans la phase de préparation, il y aura des moments longs, des moments difficiles. Les nerfs sont mis à rude épreuve, c'est dans ces moments là qu'on va pouvoir sentir l'état d'esprit de l'équipe. Pendant ces trois premières semaines, il y a un double objectif : la préparation physique avec une grosse charge de travail, et en toile de fond une vraie construction d'équipe, ça aussi c'est primordial pour la suite. Les joueurs doivent rester eux-mêmes, mais ils doivent aussi transmettre. Ce n'est parce que les choses sont cadrées qu'il faut se renfermer, ce n'est pas du tout le but.

La préparation physique

On a plus de temps à perdre à ce niveau-là, et je crois que tous les joueurs l'ont bien compris. Sur les premières séances, la plupart des joueurs répondent bien, et cela prouve qu'ils sont restés sérieux pendant la coupure, c'est bien. Il faut faire confiance à l'encadrement, aux préparateurs physiques, qui ont l'intention de doser les efforts et de nous amener à un pic de forme en septembre. C'est intéressant parce que les joueurs se sentent concernés et se renseignent, posent des questions. Il y a un point très important dans cette première phase, c'est qu'il faudra des joueurs capables de communiquer, de s'exprimer. Il faut s'intéresser à ce que l'on fait, savoir pourquoi on le fait, et où ça va nous amener. La difficulté de cette poule est inédite pour l'équipe de France, et il faudra répondre présent très vite. Pour ça, il ne faut pas avoir d'états d'âme dans la préparation. Le mode de fonctionnement que chaque joueur doit adopter, c'est tous les matins de mettre la barre très haut pour faire en sorte que le copain d'à côté le suive et mette aussi la barre très haut. C'est comme cela qu'on va arriver tous à élever notre niveau et à se surpasser. Je crois qu'on est dans les meilleures conditions. L'équipe de France n'a jamais disposé d'autant de moyens pour se préparer, c'est une vraie chance de pouvoir s'entraîner dans ces conditions, d'avoir une unité de lieu. Ces structures nous permettent à tous d'optimiser le travail, ça c'est bien.

1999, 2003, 2007, quelle différence ?

Au fond de moi, je n'ai pas encore réussi à établir de lien entre la période de 1999, celle de 2003 et celle qui va venir. Cela va peut-être venir naturellement plus tard. Mais sincèrement, je crois que ce serait une erreur de ma part de trop penser au passé. Le capitanat est un immense honneur pour moi, une vraie responsabilité aussi, donc ça suffit. Je n'ai pas besoin de repartir sur des choses déjà vécues, au contraire. Une nouvelle aventure débute, et c'est à moi d'être très concentré sur ce qui va arriver. Dans ma tête je n'ai pas l'intention d'établir des parallèles et des comparaisons. Je suis tourné vers l'avenir. Forcément, au fond de quelques joueurs dont je fais partie, il reste des images fortes de 1999 ou de 2003. Mais ce serait une erreur de le ressasser auprès des nouveaux joueurs, notamment ceux qui découvrent cette compétition avec énormément de fraîcheur. On est déterminés vers un même objectif, ce qui s'est passé avant, on s'en fout un peu.

Les Tri Nations

Si les Blacks avaient tout gagné avant d'arriver sur le sol français, cela aurait été peut-être trop facile pour eux. Je pense que le resserrement entre les trois équipes du Sud donne un vrai intérêt au Tri Nations, et une vraie ouverture sur la Coupe du monde. On sent que ces équipes-là sont aussi en train de préparer leur projet, et c'est excitant pour nous de suivre ça de Marcoussis, de voir comment les équipes du Sud évoluent. Ca donne la mesure de la tâche qui nous attend, et un peu de piment pour la suite.»

Aymeric MARCHAL, à Marcoussis