A 48 heures du départ du Tour de France, Christophe Moreau (AG2R) est la meilleure chance française, notamment après ses deux victoires, au Dauphiné Libéré et au Championnat de France. Pourtant, à 36 ans, Moreau avoue qu'il est au meilleur de sa forme et n'a aucune pression particulière.
«Christophe Moreau, comment vous sentez-vous à deux jours du départ du Tour et de son prologue ?
J'arrive au Tour avec une forme comme jamais. Je viens de remporter le Dauphiné, le Ventoux et le championnat de France. Je suis serein et je vais essayer d'être le plus détendu possible car je n'ai rien à perdre. Je voudrais absolument réussir "quelque chose..." en essayant de me présenter au pieds des Alpes avec un bon moral puis on fera un point à Tignes avant la difficile traversée des Pyrénées.
Vous dites, qu'il n'y a pas de pression, mais dans les faits vous êtes le meilleur Français depuis de nombreuses années, l'attente du public ne va-t-elle pas être grande ?
C'est assez paradoxal comme sensation, d'être au meilleur de sa forme, peut-être comme jamais dans sa carrière, d'ambitionner de faire un podium au classement général ou la meilleure place possible et d'être à contrario si détendu. Je le répète mais finalement, je n'ai rien à perdre. Mieux, ce sentiment me booste et je sais que quoi qu'il arrive on me pardonnera d'avoir un jour une défaillance, d'être mal car tout le monde vibrera avec moi si ça tourne bien. Je serai à l'attaque en haute montagne. Je serai actif et dans les meilleures dispositions possibles.
Vinokourov est le favori de ce Tour de France, vous sentez-vous les jambes pour le contrarier ?
«Vino» est vraiment très, très fort. Avec son équipe il est collectivement au summum. Il annonce la couleur, il vient pour gagner le Tour. Il le fait savoir. On le sait. Je ne suis pas dans ce schéma là. Je suis quelqu'un d'opportuniste et le rôle d'outsider me va bien. Je vais essayer de le suivre. Les choses sont clairement posées et ça évitera des écarts comme l'an passé à Montélimar avec Pereiro et ses 36 minutes d'avance. Si les jambes sont bonnes ce sera plus facile de s'exprimer stratégiquement.
Vous nous avez dit que ce Tour était la course de toute votre vie. Qu'en est-il ?
Le Tour m'a découvert, j'y ai brillé, j'ai fini quatrième et j'ai porté le maillot jaune. Mais c'est vrai que finalement, au fond de moi-même, j'ai encore un petit goût d'inachevé. Je suis dans mes dernières années mais il peut se passer de belles choses et des émotions vont encore passer. Le maillot tricolore, gagné dimanche, va décupler mon envie. C'est que du bonheur !
Que vous inspire ce départ de Londres, on vous sent un peu déçu ?
Pour moi le Tour de France en France, ça ne me paraît pas une ineptie. La France c'est mieux quand on est français. C'est vrai je suis chauvin mais Londres je ne connais pas et je suis encore loin de Big Ben et du Château de la Reine (sic) et je me dis vivement dimanche et le retour en France, le Tour c'est franco-français. C'est comme ça et vive le Tour en France.»
Propos recueillis par Stéphane BITTON à Londres.
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Sujet: TDF - Moreau: «Réussir quelque chose» 
Jeu 5 Juil - 19:04
