Cyclisme - TDF - Tour de France ou Tour de farce ?

« Vous êtes des journalistes français ? Vous venez pour quoi ? ». Disons le tout net, à quelques heures du départ du 94e Tour de France, le bon peuple de Londres à d'autres chats à fouetter que ceux qui miaulent sur les fébrilités, le mot n'est pas trop fort, d'un avant Tour qui s'annonce pourtant chargé. Pour nos confrères anglais, il n'y a pas d'ambiguïté. C'est naturellement Alan Johnston, le reporter de la BBC capturé puis libéré à Gaza, qui fait la une des journaux britanniques suivi de près par le dispositif de sécurité mis en place à la suite des trois attentats manqués, la semaine dernière, à Londres et Glasgow. Les sirènes hurlantes des voitures de police britanniques font d'ailleurs facilement office de réveil dans le petit matin londonien... Pour les choses plus légères que sont celles du sport, il faut se reporter aux « suppléments sports » des tabloïds anglais. Celui du Guardian est « sans surprise ». La Une ? Evidemment Wimbledon puis Wimbledon et enfin Wimbledon. Quoi de plus logique donc, que de trouver Justine Henin en couverture. Le premier français dont on parle ? Arsène Wenger, bien sûr, et son avenir incertain dans la capitale anglaise. Puis vient la F1, Silverstone et son Grand Prix de dimanche. Le prisme est tout trouvé, il passe par Lewis Hamilton le nouveau phénomène que toute l'Angleterre s'arrache. De vélo, il n'en est question qu'en avant-dernière page avec quelques lignes, sur Alessandro Petacchi le coureur de la Milram, coincées entre la F1 et... les courses de chevaux à Derby. Pour plus d'infos, se rendre en dernière page pour trouver... deux échos titrés : « Le Tour de farce » et « Le Tour de force ». Tout un programme !

Pour un semblant de frémissement, rien de mieux qu'une petite visite au centre de presse d'Excel, immense Palais des Expositions, excentré à l'est de la ville et adossé à la Tamise derrière le Millenium Center. C'est là que coureurs et directeurs sportifs se succèdent pour tenir conférence. En attendant mieux. Quant aux journalistes, leurs échanges portent sur les premières sensations de cet avant Tour, sur les affaires qui ont secoué, qui secouent et qui secoueront le sport cycliste. Enfin, le Tour ne serait pas le Tour s'il ne laissait place à la nostalgie et là, c'est Raymond Poulidor qui tient la vedette, devisant à loisir, sur son sport, ce qu'il était, ce qu'il est devenu...


Stéphane BITTON (à Londres).