CM - Laporte content de ses joueurs

A la fin de la première semaine de préparation à la Coupe du monde, les Bleus vont bénéficier d'un week-end de repos pour regagner leurs pénates et se reposer après une entrée en matière intense. L'occasion pour Bernard Laporte de dresser l'état des lieux de ses troupes, et l'entraîneur du XV de France se félicite pour l'instant du sérieux de ses joueurs et de la qualité du travail fourni. Il revient aussi sur le choix du capitaine.

«Bernard Laporte, comment avez-vous trouvé vos joueurs après cette courte pause ?

Je les ai trouvé très enthousiastes, très impliqués, disponibles. Certains ont très peu coupé, ils ont pris quelques jours de récupération, et après ils ont dû se remettre à courir parce qu'on les sent déjà avec un socle de préparation assez conséquent. C'est tout à leur honneur, cela montre qu'ils ont pris cet événement avec sérieux. Et ça permet de travailler dans la bonne humeur, encore plus en profondeur.

Comment s'est passée cette première semaine ?

C'était une grosse semaine de préparation athlétique avec deux séances de rugby mardi et jeudi. Il y a eu beaucoup de sérieux et d'application. C'était une bonne semaine. Avec quatre-vingt dix pour cent du temps consacrés au développement athlétique.

Quelle est l'ambiance au sein du groupe? On sait que la cohésion de l'équipe sera primordiale ?

La vie de groupe est bonne et cela ne date pas de cette semaine. Il y a vraiment un bon état d'esprit dans cette équipe. Il faut que cela continue. Les 30 joueurs retenus vont défendre les couleurs de la France. Ce n'est pas comme dans le Tournoi où l'on peut disparaître après un match. Ces joueurs-là sont en équipe de France depuis longtemps, et on a vraiment l'impression d'une notion de club quand ils reviennent, et c'est bien parce que ça favorise les échanges, la communication, la disponibilité.

Au mois d'août, vous disputerez trois matches de préparation contre l'Angleterre et le pays de Galles. Qu'attendez-vous de ces rencontres ?

Ce sont des matches qui servent à mettre en place ce que nous avons travaillé. Cela permet aussi de trouver du rythme. S'entraîner, c'est bien, mais cela ne permet pas d'associer tous les ingrédients d'un match. On a besoin de jouer des matches pour trouver du rythme.

Comment s'est passé le choix de confier le capitanat à Raphaël Ibanez ?

On a parlé le jour où l'on a fait la liste des 30. On s'est dit que nous avions deux capitaines et qu'il fallait en désigner un. Cela nous semblait logique de nommer Raphaël. Il était notre capitaine et titulaire en place. Fabien Pelous, lui, n'était pas avec nous depuis un an. Il aurait été cruel de le choisir, notamment aux yeux des deuxième ligne et de toute l'équipe qui a gagné le Tournoi. Fabien l'a bien compris. Il fallait être logique. Il a envie de revenir et de regagner sa place après avoir beaucoup galéré.

Créer un «syndicat» des joueurs

Vous avez émis l'idée de réunir vos leaders une fois par semaine pour tâter le pouls du groupe. C'est important pour la suite de la compétition?

On l'avait déjà fait en 2003. C'est important de savoir ce qui se passe à l'intérieur du groupe, donc il y a aura des représentants des joueurs, une sorte de syndicat, et c'est bien, il faut discuter, avoir des retours de l'intérieur, savoir quand des choses ne vont pas. Il faut échanger, sur tous les sujets de la vie du groupe.

Quel est votre rôle pour le moment, alors que l'accent est plutôt mis sur le physique ?

On les accompagne, on les regarde. On fait aussi des séances vidéo, et on a fait deux entraînements de rugby. C'est vrai que l'important pour ces trois premières semaines, c'est la préparation physique. C'est un passage obligé. On aimerait faire un peu plus de rugby, mais on sait que pour le moment, il faut se concentrer sur la préparation athlétique.

La préparation physique semble plus poussée, plus ciblée qu'en 2003. C'était une volonté de votre part ?

C'est plus confortable et plus souple effectivement, puisqu'on a un staff plus important. On a un préparateur physique de plus, ce qui fait qu'il y en a pratiquement un pour dix. On est plus dans le détail, il y a plus de suivi, c'est intéressant pour tout le monde, c'est évident.

Sentez-vous une différence par rapport au fait que la Coupe du monde se déroule en France ?

Oui, il y a plus d'attente, et beaucoup d'implication. C'est peut-être aussi une idée que l'on se fait, je n'arrive pas encore à comparer avec 2003. Les joueurs ont montré une grosse attente de jouer cette Coupe du monde, et c'est vrai aussi pour ceux qui ne sont pas là. C'est aussi ce qu'on leur a dit le premier jour, par rapport à ceux qu'on a dû écarter le 14 juin, il faut avoir une implication maximale.

Regardez-vous les Tri-Nations, et que pensez-vous du niveau de ces équipes ?

Pour l'instant, on ne parle pas des Blacks, on parle de l'Argentine. Les Blacks, on ne sait pas s'ils seront en finale, et on ne sait pas si on y sera non plus, donc on a le temps d'y penser. Nous on ne parle pas des adversaires. On prend les matches les uns après les autres, et pour l'instant on fera un bilan après les matches de préparation. Là, on pourra penser à l'Argentine.»